AFRIQUE : QUAND LA PLUIE MASQUE LES LARMES DE LA MIGRATION

AFRIQUE : QUAND LA PLUIE MASQUE LES LARMES DE LA MIGRATION

C’est novembre, nous voici en pleine automne avec ses pluies autour de la méditerranée (Libye, Tunisie, Algérie et Maroc), théâtres des barques et des bateaux de migrants qui chavirent ou qui dérivent, abandonnés à leur sort ; pour ne pas dire «abandonné à leur mort». Mais, ce début novembre voit aussi la saison des pluies autour de l’équateur (Cameroun, Congo, Nigeria, Liberia, Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire…), théâtres des vies brisés et des désespoirs les plus injustes qui conduisent nombre de jeunes à quitter «clandestinement» leurs pays en quête d’un ailleurs meilleur.

Et s’il pleut actuellement un peu partout en Afrique, c’est que les larmes de la migration avaient enfin besoin de couler librement pour consoler la souffrance de notre continent.

Qui se réjouit des vies humaines que l’Afrique perd chaque jour à cause d’une mauvaise gestion de la Migration ? Personne. Mais alors, qui console l’Afrique de ces pertes par centaines de milliers de fils et de filles ? Personne. Seule la pluie s’offre comme un voile transparent pour masquer les larmes de la migration africaine. Car oui, il faut le dire : quand il pleut, on ne sort pas en mer ; quand il pleut les migrants restent chez eux ; quand il pleut, la route est mauvaise : bref, quand il pleut, il n’y a pas « Boza ».

Ne vous étonnez donc pas si, pendant les pluies, les éclairs et les tonnerres, vous n’entendez pas geindre et supplier des migrantes enceintes dans des barques fouettées par les vagues de la méditerranée. Ne vous étonnez pas de constater que dans les médias le nombre d’annonces des drames migratoires ait baissé; ne vous y méprenez pas, car c’est juste la pluie qui masque les larmes de la migration.

Exactement comme dans l’Afrique traditionnelle où les anciens rituels d’expiations des maux au cours desquels les masques permettaient de dissimuler le visage des protagonistes pour librement évoquer les sujets qui fâchent, « Mozaik de la Migration » n’entend pas fuir la vérité. Nous allons utiliser le masque que nous offrent les pluies de l’automne méditerranéenne et la saison des pluies équatoriales pour parler des sujets qui fâchent. Acceptez donc, chers lecteurs, de parcourir cette sélection d’articles sur la Migration Africaine et acceptez de nous suivre dans les différents débats et émissions d’enquête que nous feront au cours les prochaines semaines pour qu’enfin la Migration cesse d’être le masque de la colonisation et le costume de l’esclave.

Je vous le demande: et si, ensemble, nous élaborions une approche culturelle et humaine de la rencontre avec l’autre ; et si, ensemble nous jetions les bases d’une saison nouvelle pour 2020:

Venez au Centre Culturel Africain, publions une année de joie dans la Migration pour 2020 pour consoler tous les affligés; pour accorder le repos aux affligés de l’Afrique, pour leur donner de l’honneur au lieu de l’humiliation, pour leur offrir une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle des «Transhumards d’Afrique» et non plus «migrants d’Afrique».

Alors, ils rebâtiront sur d’anciennes ruines, ils relèveront d’antiques décombres, ils renouvelleront des villes ravagées, dévastées depuis longtemps.

 

MOZAIKDELAMIGRATION.com

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