La traque des étrangers non en règle au Maroc prend une tournure bien plus qu’inquiétante depuis un certain temps dans les rues de Rabat.
Depuis plusieurs semaines, les subsahariens vivants au Maroc vivent terrés chez eux à la maison. Ils ont peur de sortir pour aller chercher leur pitance quotidienne, qu’ils soient en règle ou pas.
On dénonçait dans un article récemment la manière de procéder pas très ‘’catholique’’ de plusieurs éléments de la police marocaine, en procédant à des rafles systématique de subsahariens au faciès, sans chercher au préalable à savoir s’ils sont en règle ou pas.
Et pour couronner tout ça, la traque des migrants subsahariens se déporte dans des organismes privés.
La toile s’est enflammée depuis quelques jours. Pour cause un communiqué au relent raciste et ségrégationniste attribué à la Compagnie des Transports Marocains (CTM).
Les faits : un passager subsaharien s’étant rendu dans une gare CTM pour effectuer un voyage, tombe sur une affiche placardée dans les locaux de la compagnie avec ce message, on ne peut plus raciste et discriminatoire : « Suite aux instructions des autorités, il est strictement interdit de vendre des billets CTM aux Africains qui ne justifient pas une résidence ou un passage régulier au Maroc (carte de séjour) surtout vers les destinations Nord et Sud du Maroc, Tanger, Tetouan, Al Hoceima, Nador,Oujda et Laayoune. Au moment de pointage, les chargés de clientèle doivent vérifier les papiers à cette catégorie de voyageurs et aussi d’interdire les immigrés clandestins qui restent dans le Maroc de manière illégale de monter dans les autocars. »
Le passager d’origine subsaharienne, se sentant offensé, sors sans aucune forme de procédure son téléphone portable pour filmer sa macabre découverte, afin de prendre la toile à témoin.
Aussitôt, la vidéo fait le tour du net en seulement quelques heures. Suscitant des réactions diverses et mitigées.
Quelques temps après, se sentant acculée de toute part, la CTM acru bon de se justifier en apportant un démenti dont voici la teneur : « A la lumière de la photo qui circule sur le web montrant une prétendue note de la CTM qui interdirait la vente de billets aux ressortissants de pays subsahariens qui justifient pas d’un titre de séjour (résidence ou passage régulier au Maroc), la Compagnie de Transport au Maroc (CTM) dément ces faits et déclare que cette note n’est pas un document de la CTM et qu’aucune annonce ou avis de ce type n’a été émané de la direction générale de la compagnie… »
N’empêche, des questions surgissent dès lors, Comment un document se retrouve affiché dans les locaux CTM se retrouve-il affiché dans les locaux de l’entreprise ? De plus ce document à la vue de la vidéo a été affiché à l’intérieur donc forcément par un employé de la compagnie.
Ce qui est choquant encore dans cette note, c’est qu’elle est adressée uniquement aux subsahariens, comme si on identifiait des parias.
En voulant se justifier et démentir la CTM ne fait que s’enfoncer, à la lecture du communiqué visant à apporter un démenti, on se rends compte que cette compagnie de transport, au lieu tout simplement présenter ses plus plates excuses à toutes la communauté subsahariennes pour le bourde, veut convaincre qu’elle n’est pas responsable d’une telle note.
Soit, admettons que la CTM ne soit pas responsable de la note, dans ce cas elle devrait nous dire comment une telle note d’une puanteur raciste nauséabonde a fait pour se retrouver dans son local.
L’impression que donne la direction de cette compagnie, c’est qu’elle minimise les retombées que pourrait avoir un tel scandale, quand on sait le très grand nombre subsahariens qui se déplacent chaque à l’intérieur du royaume chérifien, avec comme seul moyen de déplacement l’autocar.
Une chose est d’exiger au migrants subsahariens de se mettre en règle vis-à-vis de la loi, ce qui est normal, mais attention à ne pas piétiner les droits des êtres humains que sont les subsahariens.
Chapeau aux organismes et associations de défense des droits de l’homme travaillant dans le domaine migratoire pour leur silence bruyant. Merci de vous sucrer sur le dos des migrants, mais de rester muets surtout quand il faut donner de la voix.
FADEL K.
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