PORTRAIT DE L’INDUSTRIE CULTURELLE ET CRÉATIVE

Longtemps cantonné aux beaux-arts, à l’édition, aux arts décoratifs, à la musique et aux spectacles vivants dans la tradition anglo-saxonne, le spectre des industries créatives et culturelles (ICC) s’est élargi depuis le début des années 1980 au cinéma, à l’édition de livres ou de musique ainsi qu’à l’économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques).

Comment les Icc peuvent trouver en Afrique de ‘’matières premières’’ dites culturelles et créatives ?

 

C’est dans les années quatre-vingt-dix que, le concept d’industries créatives voit le jour en Australie puis se développe au Royaume-Uni.

Selon l’Unesco les industries culturelles et créatives (ICC) peuvent être définies comme des secteurs « dont le principal objet est la production ou la reproduction, la promotion, la distribution ou la commercialisation de biens, de services et d’activités de nature culturelle, artistique et patrimoniale.

Toute industrie qui a pour origine la créativité individuelle, l’habileté et le talent et qui a le potentiel de produire de la richesse et de l’emploi à travers la création et l’exploitation de la propriété intellectuelle ». La notion de créativité est liée à la capacité de générer de nouvelles idées.

Elles peuvent cependant être formalisée comme « l’ensemble en constante évolution des activités de production et d’échanges culturels soumises aux règles de la marchandisation, où les techniques de production industrielle sont plus ou moins développées, mais où le travail s’organise de plus en plus sur le mode capitaliste d’une double séparation entre le producteur et son produit, entre les tâches de création et d’exécution ».

Ainsi, au-delà des industries culturelles traditionnellement reconnues que sont l’édition, le cinéma, la musique, la radio, la télévision et les arts de la scène ainsi que, depuis peu, les jeux vidéo, la notion d’industries créatives peut inclure l’architecture, le design, la publicité, l’artisanat, la mode ou le tourisme culturel.

Toutes ces industries créatives et culturelles sont pratiquées à diverses échelles en Afrique.
Dès lors la question qui se pose c’est comment les Industries Créatives et Culturelles africaines peuvent-elles trouver des ‘’matières premières’’.

L’Afrique à ce jour regorge de plusieurs Instituts de formation dans les domaines des Icc. Mais ces Instituts sont en nombre insuffisants, quand on sait que les domaines pris en compte par les Icc sont quasi présentes dans le quotidien des africains. Ce faisant, la demande en main d’œuvre est grandissante.

La main d’œuvre disponible dans les Icc est pour un grand non qualifiée, d’où l’importance de mettre l’accent sur une formation de qualité.
Les gouvernants africains gagneraient à développer des politiques axées principalement sur les Industries

Créatives et Culturelles, ce qui permettrait à chaque acteurs de ce secteur de vivre décemment de son activité.

En plus de la création de nombreux instituts de formations, les Ministères en charge de la culture et de tous les corps de métiers relevant des Icc devraient commencer par intéresser les enfants en bas âge à tout ce qui est en rapport avec l’art et les Icc, ceci en vue de susciter en eux dès l’enfant un amour pour ce domaine et éventuellement des vocations.

La mise en exergue du potentiel de la marchandisation des biens et services culturels, produits protégés par des droits de propriété intellectuelle. Pourrait s’avérer une source de motivation pour attirer les africains vers ces corps de métier.

Au niveau international, le rôle de la culture est de plus en plus discuté, Les industries culturelles sont alors apparues comme un enjeu capital pour le développement, et la nécessaire prise en considération dans les sphères stratégiques des politiques publiques.

Ainsi, elles sont aujourd’hui au centre des débats, «objet d’un véritable battage médiatique ».
Si au niveau mondial, les industries culturelles ont semblé convaincre de leur impact pour le développement, cela n’a pas été évident dans les pays du sud, notamment en Afrique subsaharienne francophone.

En dépit de toutes ces défaillances, les secteurs culturels et créatifs font pourtant partie des secteurs qui affichent la plusforte croissance au monde. Avec une valeur mondiale estimée de 4 300 milliards $ par an, le secteur de la culture représente désormais 6,1 % de l’économie mondiale.

Ces secteurs génèrent des revenus annuels de 2 250 milliards d’USD et près de 30 millions d’emplois dans le monde, employant plus de personnes âgées de 15 à 29 ans que tout autre secteur.

Les secteurs culturels et créatifs sont devenus essentiels à une croissance économique inclusive, réduisant les inégalités et réalisant les objectifs fixés dans le Programme de développement durable pour 2030.

Rappelons que Les trois secteurs qui génèrent le plus de revenus sont la télévision (477 milliards de dollars), les Arts visuels (391 milliards de dollars) et les journaux et magazines (354 milliards de dollars). Les trois premiers employeurs sont les arts visuels (6,73 millions), la musique (3,98 millions) et l’industrie du livre (3,67 millions).

L’Afrique voit les revenus des ICC s’établir à 58 milliards de dollars (3% du total). Elles génèrent 2,4 millions d’emplois (8 % du total des emplois ICC) 1,1 % du PIB régional.

 

FADEL K.

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