ECONOMIE ET CULTURE AFRICAINE

PIBs AFRICAINS ET GOUVERNANCES FINANCIÈRES DE LA CULTURE : A QUAND LA SORTIE DU BROUILLARD

L’économie de la culture en Afrique, souvent négligée dans les plans de développement, pourrait être l’une des filières les plus dynamiques du continent si elle était encadrée. Faute d’un marché organisé et d’un intérêt politique fort, ce potentiel reste largement sous-exploité.

Au-delà de l’arbitraire des délimitations institutionnelles et des ambiguïtés conceptuelles, l’économie de la culture va de la production littéraire au beurre de karité, en passant par l’esthétique capillaire (tresses), le patrimoine et l’artisanat.

Elle comprend bien sûr les arts et spectacles, la mode, la musique et l’audiovisuel. Autant d’activités qui se heurtent à la question de la reconnaissance institutionnelle, juridique et économique des détenteurs de savoirs, des auteurs et producteurs d’œuvres de l’esprit (statuts, plagiats, biopiraterie …).

L’économie de la culture, dans sa diversité, tient compte de tout ce qui est produit par la culture au sens large, une somme complexe de savoirs à forte valeur ajoutée avec un potentiel à l’exportation.
Dans l’artisanat ou la gastronomie, on trouve trop peu d’initiatives africaines compétitives sur la durée.

L’économie de la culture peut cependant avoir un réel poids économique : en 2008, une étude européenne a estimé la contribution des activités culturelles au Mali à 2,38 % du PIB et 5,8 % d’emplois dont 3,8 % pour l’artisanat.

Cela dit la question de l’industrialisation de plusieurs domaines de la culture, reste un défi majeur à relever. Pour ce faire un cadre juridique et administratif approprié doit apporter les garanties suffisamment incitatives pour les acteurs.

Cependant au niveau des politiques publiques, des professionnels et des entrepreneurs, il manque une intelligence stratégique globale ambitieuse, créative, à hauteur des enjeux.

En Afrique du Sud, une Stratégie de croissance des industries culturelles a été mise en place par le ministère de l’Industrie et du Commerce dès 1998, sous l’égide de Wendy Goldblatt, qui a fondé le Craft Council of South Africa.

Ce secteur a aussi été identifié parce qu’il pouvait rapidement bénéficier aux populations noires défavorisées dans l’esprit du Black Economic Empowerment (BEE). Aujourd’hui, le réseau d’acteurs de l’économie créative africaine Arterial Network se développe, soutenu par l’Afrique du Sud.

En Ethiopie, le succès de la marque de chaussures Sole Rebels est devenu un cas d’école.
Le Burkina Faso organise depuis 1988 le Salon international de l’artisanat ouest-africain (SIAO), un événement biennal panafricain qui a le mérite d’avoir construit une notoriété régionale même s’il devrait se renouveler dans un métier d’innovation (salon).

Les Etats africains ne disposent pas de structures spécialisées qui pourraient années après années de produire et de diffuser les données réelles sur l’apport des industries créatives et culturelles dans le P.I.B global de ces pays là.

FADEL K.

Sources : https://ideas4development.org/artisanat-africain-fabrique-asie/

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