Rentrées Scolaires 2019-2020 : Ces mouvements citoyens qui volent au secours des écoliers défavorisés

Rentrées Scolaires 2019-2020 : Ces mouvements citoyens qui volent au secours des écoliers défavorisés

Le mois de septembre en Afrique est toujours marqué par le signe du neuf et du nouveaux. On offre aux petits écoliers de nouveaux vêtements ; aux collégiens un nouvel uniforme ; et à tous, de nouveaux cahiers, livres, stylos, ardoises, voir pour certains, de nouvelles tablettes. On peut aisément voir dans nos grandes villes africaine ces centaines de milliers d’enfants qui font leur rentrée scolaire portant, tirant et roulant cartables et sac-à-dos bien garnis.

Mais qu’en est-il des enfants défavorisés qui vivent dans les villages africains, loin du tintamarre urbain ; ou qui vivent parfois à quelques pas de chez nous, dans les bidons-villes, sous-quartiers et autres Douars malfamés ?

En effet, selon les statistiques mondiales, on compte aujourd’hui plus de 60 millions d’enfants dans le monde qui n’ont pas accès à ce droit fondamental, universel : l’éducation. Fonction régalienne de l’État, l’éducation est pourtant le fondement de la culture et l’arme de construction massive que le monde n’est jamais créé. En Afrique, loin des manifestes et plaidoiries en faveur de la mise en place des politiques plus efficaces pour l’éducation pour tous, plusieurs organisations de la société civile, des organisations religieuses et des mouvements citoyens ont fait de la scolarisation des enfants défavorisés leur terrain d’action. Ces mouvements sensibilisent et encouragent les parents à libérer les enfants du joug des travaux champêtres et agricoles pour leur permettre d’aller s’instruire à l’école ; en effet, certaines traditions ancestrales perdurent encore en Afrique et condamne beaucoup d’enfants, les filles plus particulière, aux taches ménagères et champêtres.

Outre la sensibilisation, ces organisations citoyennes fond des levés de fonds auprès des particuliers, auprès d’autres organismes internationaux, de donateurs et même sur internet.

On voit d’ailleurs de plus en plus de campagne de crowdfunding en ligne pour soutenir la construction de salles de classes dans certaines régions défavorisées d’Afrique ; ou encore des levées de fonds pour l’appui à des initiatives innovantes pour offrir aux enfants défavorisées des outils pour mieux s’instruire.

On peut citer par exemple le cas du mouvement citoyen camerounais « Generation Change » qui a initié depuis quelques années une action de construction de salles de classes dans ses zones défavorisées ; faisant ainsi des disciples qui, en récupérant le mode opératoire de Generation Change ont eux-aussi entrepris des actions dans leurs localités. C’est également le cas de la communauté de Sant’Egidio installée en Côte d’ivoire, au Cameroun et plusieurs autres pays Africains et qui souhaite donner la chance aux enfants défavorisés d’avoir accès à l’éducation par la création des « écoles de la paix ». Les écoles de la paix sont des centres gratuits qui soutiennent les enfants dans leur intégration scolaire à Abidjan notamment.

Il faut aussi saluer des initiatives technologiques comme SolarPAK et TeachMePAD. En effet, pour aider les enfants à faire leurs devoirs dans les villages sans électricité, un entrepreneur ivoirien, Evariste AKOUMIAN, a eu l’idée de créer des cartables intégrant une lampe à énergie solaire. Lancée en 2017, ce cartable a déjà prouvé son efficacité dans le soutien aux écoliers des zones défavorisées en leur donnant une autonomie électrique de 3 heures ; très utiles pour étudier ses leçons le soir et assimiler ainsi plus aisément ses notes. Côté Cameroun, le jeune innovateur Vincent ONANA a lancé le TeachMePAD  en 2016. conçue pour faire face aux insuffisances du système éducatif en Afrique, cette tablette offre exclusivement un contenu éducatif et juridique. Destinée particulièrement aux élèves des zones rurales, elle est énergiquement hybride et accessible sans connexion internet. Elle dispose également d’une dizaine d’applications avec un contenu éducatif bilingue du primaire à l’université et est modulée en fonction de chaque pays africain.

Au regard donc de tous ces initiatives, on peut garder la tête haute, retrousser les manches et se mettre nous aussi au travail, car devant l’adversité qu’offre certaines régions de notre continent, nous devons être créatifs, innovants et entreprenant pour permettre à nos populations, les enfants en particuliers de bénéficier d’une éducation solide : le seul gage pour l’émergence culturelle et structurelle de l’Afrique.

 

Marthe NJEL

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