Les cigognes sont en pleine migration au-dessus de l’Aire urbaine
La cigogne blanche a entamé son grand voyage vers le sud. Depuis la mi-juillet déjà, jusqu’à la fin septembre, avec un pic, en ce moment. Elle passe au-dessus du Territoire. Levez les yeux, vous verrez forcément des groupes tournoyer dans le ciel !
Par groupes de vingt, trente, voire plus, elles tournoient dans le ciel, avant de se poser dans une prairie… En se livrant ainsi à de jolis ballets aériens, elles cherchent en réalité une « pâture favorable », de quoi se poser pour une pause casse-croûte. Les cigognes blanches observées en ce moment dans le ciel du Territoire de Belfort sont en pleine migration post-nuptiale.
Du « stop and go »
Elles viennent essentiellement de la vallée du Rhin, que ce soit d’Allemagne ou d’Alsace. Les massifs vosgien et jurassien leur offrent un beau couloir pour leur arrivée dans la trouée de Belfort, « un passage quasi incontournable à l’aller comme au retour », souligne Samuel Maas, ornithologue à la Ligue pour la protection des oiseaux. Avant de continuer leur route.
De passage seulement, donc, elles font ce que les spécialistes des oiseaux appellent du « stop and go ». Outre les arrêts « restauration » en journée dans les champs, le soir, « elles cherchent le bon nichoir en hauteur, pour y passer la nuit », ajoute Samuel Maas.
Certaines passent l’hiver en Camargue
Certaines vont s’arrêter en Espagne, d’autres vont pousser jusqu’en Afrique (notamment du Nord et sub-saharienne).
Mais globalement, en raison du changement climatique, « elles partent de moins en moins loin », constate Samuel Maas. « Des groupes importants passent désormais la période d’hiver dans le sud de la France, en Camargue. » Quelques individus restent même en Franche-Comté. « Il arrive que des couples qui se reproduisent ici se sédentarisent. C’est notamment le cas de celui de Charmois depuis deux ans. »
Ne pas leur donner de pain
Car, « ce qui conditionne le maintien des cigognes sur un lieu, c’est essentiellement la nourriture », poursuit M. Maas. Ce n’est donc pas le froid qui les incite à migrer, mais l’absence d’aliments en hiver, surtout quand les sols sont gelés, et que les petites bêtes-repas des oiseaux se font rares.
Alors, peut-on leur donner un coup de pouce ? « Mieux vaut éviter d’apporter son aide, parce que la cigogne est un animal sauvage et doit le rester », conseille l’ornithologue. « Mais si on leur donne de la nourriture, du gras essentiellement, surtout pas de pain, en période de grand froid, si le sol est gelé sur plusieurs jours, il ne faut pas que ce soit de nature à perdurer l’animal. » À bon entendeur !