Le Centre culturel africain du Maroc fait vivre un instant de bonheur à plus de 500 migrants subsahariens

Célébration de la Journée Internationale des Migrants

Le Centre culturel africain du Maroc fait vivre un instant de bonheur à plus de 500 migrants subsahariens

 

Au Maroc, pour marquer d’un sceau la célébration de la 18ème édition de la Journée Internationale des Migrants, le Centre Culturel Africain a offert un dîner-spectacle à cette couche de la population, vulnérable et souvent laissée-pour-compte. C’était dans la première semaine de ce mois de janvier, à la salle omnisport de Ouled Ziane à Casablanca, lors d’une soirée très ambiancée qui a d’ailleurs révélé des talents insoupçonnés dans le rang des migrants.

Proclamée le 4 décembre 2000 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unis, la Journée Internationale des Migrants commémore l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Pour M. Christian Adda, la célébration de cette journée s’offre comme une véritable occasion de sensibilisation à l’échelle mondiale, sur les stéréotypes dont sont victimes les migrants, sans pour autant souligner l’importante croissance économique, ainsi que le dynamisme des sociétés, les échanges d’expériences et les possibilités de collaboration que favorisent les migrations. Au niveau du Centre Culturel Africain dont il assure la direction, si le report de cette manifestation au 5 janvier dernier a permis de mieux l’organiser, il aura également permis de plonger dans le quotidien des migrants, afin de prendre la mesure de leurs desiderata dans le but de mobiliser davantage de partenaires pour mieux les soutenir.

 

Une belle fête à pérenniser

Un véritable instant de bonheur ! C’est ainsi qu’il convient de résumer ces moments d’ambiance et de partage que le Centre Culturel Africain du Maroc sis à Rabat, a fait vivre à plus de 500 migrants provenant du célèbre camp sis au quartier Oulad Ziane dans la capitale économique Casablanca. Lequel abrite plus de 1000 migrants répartis en sept communautés compte tenu des différentes nationalités. Selon les confidences de Jean Éric Dally, Directeur artistique et de la programmation du Centre Culturel Africain, lors des préparatifs de cet événement, les responsables de ces différentes communautés ont accueilli l’initiative avec beaucoup d’allégresse, n’hésitant pas à s’impliquer pleinement dans son organisation pour une grande réussite. A l’en croire, ce projet poursuit deux objectifs. Il s’agit d’abord d’influencer l’imaginaire des migrants, à travers l’art et la culture, afin de leur donner une meilleure opinion d’eux-mêmes, vis-à-vis du rôle qu’ils ont à jouer, pour le développement de l’Afrique. Mais également, l’initiative vise à permettre aux migrants en situation de grande vulnérabilité de bénéficier d’une journée de fête en les mettant au cœur de l’attention. Des objectifs qui, à en croire M. Dally qui a d’ailleurs assuré la direction du projet, ont été largement atteints eu égard à l’engouement suscité chez les migrants et la qualité des activités qui leur ont été offertes. En effet, ils étaient plus de 500 migrants au lieu de 300 attendus au départ, à prendre d’assaut la salle omnisport de Ouled Ziane à Casablanca, pour vivre l’une des plus belles soirées de leur vie.

 

Une soirée riche en couleurs

Avant même la soirée proprement dite, les migrants ont eu droit dans la journée à un bain au Hammam. Un plaisir que nombre d’entre eux ne pouvaient s’offrir, mais qui se révèle Important en ces temps d’hiver.

 

La soirée démarre sur des notes de musique gnaoua, véritable trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique Subsaharienne. Les « Gnaouis » en effet sont les descendants d’anciens esclaves originaires notamment d’Afrique Occidentale, emmenés par les anciennes dynasties Marocaines. On comprend donc la parfaite connexion que crée cette musique ainsi que la ferveur qu’elle suscite. Une petite pause permettra à M. Dally de faire une présentation sommaire du Centre Culturel Africain du Maroc. Il sera appuyé par son Directeur, M. Adda qui a souligné qu’il s’agit d’un espace culturel pour la promotion des créations artistiques, qui ambitionne de faire du Maroc un carrefour des cultures africaines et un moteur du développement des peuples en Afrique. A la suite de ces deux responsables du CCA, un ancien migrant a partagé avec l’assistance son témoignage assez édifiant. En effet, obnubilé hier par le rêve de rejoindre coûte que coûte l’Europe qu’il considérait comme l’El Dorado, Teddy affirme avoir réussi aujourd’hui à s’intégrer pleinement dans la société marocaine, décrochant même un emploi, gage de sa stabilité. Il a d’ailleurs lancé un vibrant appel à tous les migrants présents à qui il a indiqué simplement de croire en leur potentiel tout en le mettant en pratique, afin de contribuer au développement de leur pays d’accueil. Le même message sera relayé par L’artiste polyvalent Jackie Zappa, dans une pièce de théâtre présentée avec quelques migrants choisis et entraînés pour la circonstance. La prestation du 225 Ballet Css a également mis en scène des migrants qui ont brillé par leur talent artistique. Le grand coup musical de la soirée est venu du groupe Afreauweaves qui a offert un concert reggae tout feu tout flamme, faisant le bonheur de tous les migrants qui ont saisi l’occasion pour se défouler. Un dîner copieux a permis de joindre l’utile à l’agréable, pour finir la soirée en beauté. Dans une véritable euphorie, les migrants ont à l’unanimité, exprimé le vif souhait de voir le Centre Culturel Africain pérenniser une telle manifestation. Car, affirment-ils, « elle nous aura permis de nous libérer un tant soit peu du stress ».

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

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