LES BÉNINOIS FAVORABLES AU RETRAIT DES RÉSERVES DE CHANGE DU FCFA

Le président Patrice Talon a annoncé que le Bénin allait retirer des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France, et que La Banque centrale des pays d’Afrique de l’Union monétaire ouest-africaine devrait assurer la gestion de ce portefeuille, a expliqué le président béninois, Patrice Talon.

L’annonce du président Patrice Talon, jeudi soir 7 novembre de retirer des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France est bien accueillie au Bénin.
Le Bénin annonce le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France

Selon président béninois, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest devrait assurer la gestion de ce portefeuille. « Nous sommes tous d’accord là-dessus, à l’unanimité, pour mettre fin à ce modèle », a-t-il déclaré face aux journalistes.
 »Nous sommes tous d’accord là-dessus, à l’unanimité, pour mettre fin à ce modèle », a déclaré le président Talon, assurant qu’il constitue avant tout un  »problème psychologique » et non  »technique ».

 »La Banque centrale des pays d’Afrique de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) va gérer la totalité de ces réserves de devises et va les répartir auprès des diverses banques centrales partenaires dans le monde », a assuré le chef de l’Etat béninois, déclarant que cela se ferait  »très rapidement », sans donner toutefois de calendrier précis.

Le projet de « réforme ambitieuse » du franc CFA n’est qu’un corollaire du mouvement croissant de panafricanistes réclamant une certaine indépendance voire la création d’une monnaie unique pour l’Afrique de l’ouest.

Les 15 pays concernés ont donc à mûrir les réflexions pour en sortir une décision définitive.
« Je suis tout à fait d’accord avec les propos du président Patrice Talon. Il est indispensable que le transfert des réserves de change du franc CFA se fasse depuis la France vers un pays africain. Il est indispensable qu’on soit indépendant aussi du point de vue monétaire. Donc c’est important que cela se fasse assez vite. Mais la grande crainte c’est que est-ce les pays africains sont prêts ou assez matures pour pouvoir gérer convenablement ces réserves et de pouvoir frapper leur monnaie ? Mais je crois que c’est un risque qu’il faut prendre. Parce que cela va créer des emplois », se réjoui Mathus Lawson, entrepreneur et chef d’entreprise.

Pour l’heure, aucun calendrier précis n’a été donné pour l’effectivité de cette mesure annoncée par le président béninois.

Dès sa mise en œuvre, le fonctionnement du franc CFA pourrait être profondément bouleversé, selon des spécialistes.

Il est à rappeler que les États africains ont 50% de leurs réserves en France. En contrepartie, ils obtiennent une convertibilité illimitée avec l’euro.

Huit pays d’Afrique de l’Ouest ayant en commun l’usage du FCFA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et six d’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), constituent deux zones monétaires distinctes.

Il s’agit de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine) et la CEAC (la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale).

Etablie en 1945, une quinzaine d’année avant l’indépendance des pays colonisés par la France, la valeur du franc CFA est aujourd’hui indexée sur l’euro, ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne, une situation régulièrement taxée de « néocolonialisme » par ses détracteurs.

 

FADEL K.

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