Oui pour la remigration, mais….

Oui pour la remigration, mais….

Environ 1,3 milliard de personnes vivent actuellement sur le continent africain, soit six fois plus qu’en 1960. C’est ce qu’on appelle la croissance démographique effrénée. Par conséquent, selon les prévisions actuelles, la population de l’Afrique doublera encore au cours des 30 prochaines années. Mais, déjà, une grande partie du continent vit dans une pauvreté abjecte.

Dans ce surpeuplement, il n’est pas étonnant de voir des fils de ce continent aillent voir ailleurs sous des cieux beaucoup plus propices ou considérés comme tels. Pour destination, l’Europe est le premier continent où les Africains se rendent après bien sûr la migration inter continentale qui occupe la première place des mouvements avec 4/5 des déplacés.

Mais avec la montée des populismes presque partout dans les pays européens, les migrants africains se sentent de plus en plus rejetés, ostracisés, voire chassés.

Et dans l’inconscient collectif, on essaie de gommer une partie de l’histoire de l’humanité.

Pourtant cette attitude n’est pas nouvelle dans l’esprit et cœur de l’Européen. En 1902, un texte retrouvé dans une bibliothèque de Marseille disait « ils sont sales, ils puent d’huile d’olive, ils viennent remplir nos hôpitaux, il faut les taxer, il faut les empêcher de devenir Français ». Cette déclaration était dirigée contre les migrants et les immigrés italiens qui venaient en France, qu’on appelait de façon très violente et méprisante les « ritals ».

Aujourd’hui quand on voit la traversée des Européens aux Amériques et les difficultés qu’ils ont eu à s’intégrer, comment les guerres qui ont été menées entre les Français, les Anglais… pour la conquête des pouvoirs, comment les violences qu’ils ont exercées contre les Irlandais et comment les Italiens eux-mêmes ont été traités comme des pestiférés, il y a une sorte d’amnésie qui tente à faire oublier que ceux d’hier qui étaient des migrants sont ceux-là même qui aujourd’hui utilisent ces mécanismes contre d’autres migrants. Cette question des migrations n’est jamais inscrite dans une dimension humaine, elle était culturelle et aujourd’hui elle est un enjeu politique.

Sur le phénomène, les Européens se comportent avec un tel mépris qui finit par faire oublier que la plupart des refugiés voire des migrants sont d’abord accueillis par les pays africains eux-mêmes, donc parmi les plus pauvres de la planète.

Vu le pillage des ressources des pays africains par l’Europe, il y’a une certaine ingratitude dans les relations entre les deux continents parce que l’Europe rejette une partie de ce qui a été son histoire civilisationnelle et de son histoire des migrations.

En voyant les populations européennes telles qu’elles se sont installées en Afrique, les statuts qu’elles ont dans le continent africain, on a envie de dire que chacun garde ses migrants. Mais rien n’à y faire la marche civilisationnelle est en mouvement et c’est irréversible, car l’humanité n’est pas assignée à résidence. Les pays nordiques qualifiés de grandes démocraties par rapport à l’égalité ne sont pas exempts de reproche. Leur avancées sont certaines dans le genre ou d’autres concepts de démocratie, mais quand on parle de migration, il y’a raidissement et les mouvements xénophobes politiques se liguent pour faire barrage.

En définitif, tous les actes ont des conséquences. En réponse asymétrique, que dirait-on si des organisations politiques africaines se muaient mouvements populistes et xénophobes?

Entre réfugiés économiques, réfugiés politiques et réfugiés climatiques, la clarification des concepts s’impose. A propos de la détérioration du climat, l’Afrique subit les conséquences de plein fouet et en retour, elle n’a pas la considération ni le respect encore moins la compensation financière adéquate, mais plutôt elle continue d’être exploitée, pillée ou siphonnée tout simplement.

Dans les années 30, on a vu apparaître les « sans-droits », aujourd’hui on est avec les « sans papiers ».

 

PANORAPOST.com

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