ASSURANCE MÉDICALE OBLIGATOIRE AU MAROC POUR LES ETUDIANTS SUBSAHARIENS LA LOI EST-ELLE RÉELLEMENT APPLIQUÉE POUR TOUS ET PAR TOUS

Le Conseil de gouvernement s’est récemment réuni pour adopter un projet de décret modifiant le décret portant application de la loi relative au régime de l’assurance maladie obligatoire (AMO) de base des étudiants.

 

Face à la faible adhésion des étudiants au régime de l’AMO, le gouvernement a présenté le décret n°.18.513 modifiant le décret n° 2.15.657 vise à traiter les problèmes juridiques, procéduraux et techniques révélés lors de l’application de certains articles de l’ancien décret.

Rappelons que l’assurance maladie obligatoire vise à permettre aux étudiants marocains et étrangers de l’enseignement supérieur relevant des secteurs public et privé, les étudiants effectuant un stage de formation professionnelle, titulaires d’un baccalauréat de bénéficier directement d’un régime de couverture médicale de base, à condition qu’ils ne profitent pas d’autres systèmes d’assurance-maladie.      Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette loi concerne tous les étudiants tant marocains que qu’étrangers.

S’agissant des étudiants subsahariens poursuivant leurs études dans le royaume chérifien, bon nombre de ceux et celles que nous avons interrogés affirment pour la grande majorité ne pas être informé de l’existence de cette loi. Pendant que pour ceux connaissent l’existence de cette loi, généralement ils ignorent la procédure à suivre pour en bénéficier.

Manque de communication de la part des autorités en charge de ce projet ou volonté manifeste des étudiants subsahariens de ne pas se reconnaître en ce projet ?

Etudiant en quatrième année de Droit Internationale dans une grande université de Rabat, Francis N’Dong, gabonais nous dit ceci : « Cela fait maintenant quatre ans que je suis au Maroc et jamais je n’ai entendu parler de l’existence d’une assurance maladie obligatoire prenant en compte les étudiants subsahariens. Au point ou je suis obligé de me faire soigner à mes propres frais lorsque je suis malade. »

Contrairement à Francis, Sarah Kouamé, étudiante ivoirienne basé à Casbalanca quand à elle nous dit être informée de l’existence de l’Amo, mais préfère ne pas y adhérer, parce que selon elle, la procédure est longue et épuisante, et d’ajouter : « Je ne pense pas que nous les étudiants subsahariens soyons logés à la même enseigne que les étudiants marocains quelques soit la bonne volonté des autorités politique, la réalité sur le terrain est tout autre ».

C’est d’ailleurs pour alléger la procédure que le gouvernement à présenté le décret n°.18.513 modifiant le décret n° 2.15.657.

Depuis sa mise en service, le taux des étudiants immatriculés n’a pas dépassé 10%, quand on sait que le régime de l’AMO de base des étudiants est un acquis important comptant plus de 275.000 étudiants, avec une enveloppe d’environ 110 millions de dirhams. 90% des étudiants, sont affiliés l’AMO-Etudiant, à ce jour sont issus des universités et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT).

La Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), en charge de l’AMO-Etudiant devra se lancer dans une grande campagne de communication à l’endroit de tous les étudiants du Maroc, mais surtout vers les étudiants subsahariens dont le nombre ne fait que croitre au fil des ans.

Entré en vigueur en janvier 2016, l’AMO-étudiants assure aux personnes éligibles non-affiliées à un autre régime de couverture médicale de base, l’accès au même panier de soins, taux de remboursement et prise en charge prévus pour le secteur public.

Ce régime assure également une prise en charge totale par l’État des cotisations des étudiants et stagiaires du secteur public, alors dans le secteur privé, le montant de la cotisation annuelle de ces mêmes catégories est fixé à 400 dh.

 

FADEL K.

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