Migration : s’informer pour mieux décider

Migration : s’informer pour mieux décider

Le 25 juillet dernier, l’UNESCO, en collaboration avec l’Agence italienne pour la Coopération au développement (AICS) et en partenariat avec le ministère de la Communication chargé des Relations avec les Institutions, porte-parole du Gouvernement, a procédé au lancement du projet « Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication » pour renforcer l’accès à l’information migratoire en faveur des jeunes.

D’une durée de trois ans, le projet couvre huit pays d’Afrique et vise à améliorer l’accès à l’information, des jeunes notamment, sur les risques et les opportunités liés à la migration. Le ministre de la Communication, Yaya Sangaré, présent au lancement, s’est félicité de voir naître cette initiative.

« Ce projet répond à la nécessité d’informer correctement notre jeunesse, afin que la décision de migrer soit le résultat d’un choix libre et responsable et non une nécessité », a-t-il assuré. Un projet qui pourrait aussi permettre aux médias accroître leur capacité à mieux informer.

« Tous les médias ne sont pas au même niveau d’information. Les nôtres relaient pour la plupart ce que la presse occidentale publie. Il faut une formation de nos médias sur les routes migratoires, les acteurs, les dangers », préconise le Pr Fodié Tandjigora, chef du département Sociologie – anthropologie de l’université des Lettres et des sciences humaines de Bamako.

Il est prévu un renforcement des capacités des médias, par des sessions de formation notamment, ou encore l’adoption de modules dans les écoles de journalisme. Selon le Professeur, une meilleure information pourrait retarder les candidats au départ dans leur prise de décision, voire, avec le temps, en dissuader certains, qui ne sont pas « informés de l’ampleur réelle des risques ». Spécialiste des questions migratoires, le Pr Tandjigora espère que le projet ne sera pas qu’une campagne, « il ne serait pas efficace dans ce cas ».

Déconstruire le mythe

Il est bien ancré et s’en débarrasser point facile, le mythe de l’Eldorado occidental, « la Terre promise » pour de jeunes africains. Dans un document envoyé par l’UNESCO, les chiffres de la CEDEAO pour 2016 soulignent que 80% des migrations africaines sont internes au continent et concernent près de 19 millions de personnes. « Le tout n’est pas de parler des drames en Méditerranée, il nous faut également conter les histoires de ceux ayant réussi à gagner l’Europe, otages de leurs familles, et qui vivent dans des conditions exécrables », propose Alexis Kalembry, Vice-président de la Maison de la presse.

 

BAMADA.net

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