« Fleuve d’Afrik » présente « Békan »

Les soirées du conte africain au CCA du Maroc 

« Békan », un conte théâtralisé assuré par la troupe « Fleuve d’Afrik »

 

 

Le Centre culturel africain du Maroc a démarré pour le bonheur de son public très diversifié, sa saison consacrée aux soirées de contes africains. Avec « Békan », un conte théâtralisé enrichissant, la troupe « Fleuve d’Afrik » a réjoui le public qui s’est mobilisé pour vivre ce grand moment de transmission de la sagesse africaine, en ce mois qui célèbre la femme.

 

Une soirée pas comme les autres. Celle-là même qui nous rappelle, le soir au clair de la lune. Le vent doux et légèrement frais a ajouté certainement à l’atmosphère un parfum des plus agréables. L’assistance tel sous l’arbre à palabre le soir au village, baignait dans une ambiance conviviale. Enfants, adolescents et adultes ne se sont pas fait prier pour savourer le conte qui roule depuis la nuit des temps, pour leur parvenir enfin.

Békan, une histoire touchante et remplie de sagesse

Akounougbé, un village africain situé dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, vivait dans une ambiance paisible. Hommes et femmes vaquaient à leurs occupations quotidiennes et la vie suivait son cours tranquillement. Sauf cependant chez Békan et son époux Biésoa. Le couple en effet a cherché en vain le trésor divin. Un enfant qui pourrait faire sa joie et le mettre à l’abri des médisances des villageois.

Békan faisait l’objet de railleries de la part des autres femmes. C’est ainsi qu’un jour, fatiguée par ses tâches et rongée par les soucis elle fond en sanglots près du marigot et entonne une chanson. Chaque fois que Békan se livre à cet exercice, le crabe épris de sa belle voix sort du marigot pour l’entendre et lui tenir compagnie. Les deux sympathisent et le crabe, très touché par le sort de la pauvre femme, lui propose de se transformer en une belle fille, pour devenir son enfant. A condition que le secret ne soit jamais dévoilé.

Moralité du conte : éviter les compromis !

Békan et Biésoa décident de nommer l’enfant Kanmidié (laissez parler les gens) qui devient très vite, l’objet de toutes les convoitises dans le village, du fait de sa beauté féérique. Pendant longtemps ils vivent heureux jusqu’au jour du mariage de leur fille et du prince. Un grand jour qui a vu tout le village se réunir sur la place publique pour vivre la belle cérémonie. C’est ici notamment que l’inattendu se produit. En effet, Ablafoué, la méchante voisine décide de faire du mal à Békan qui, au cours d’une conversation avait laissé s’échapper le secret au sujet de sa fille. En tentant d’offrir un plat de crabes à manger à Kanmidié, Ablafoué se heurte au refus de cette dernière. Du coup elle livre le secret en public. Vexée et humiliée, Kanmidié prend la tangente pour aller rejoindre son véritable monde.

Au terme de cette belle soirée, le public a félicité chaleureusement la conteuse Daniella, ainsi que tous les autres membres de la troupe « Fleuve d’Afrik » qui ont offert un agréable spectacle de conte théâtralisé. A en croire cette artiste ivoirienne polyvalente qui a réussi à instruire et à amuser en même temps le public, nul ne connaît l’origine des contes africains, qui sont en général le reflet de la société et n’ont pas d’auteur.

Véritable littérature orale servant à transmettre les valeurs de la société, les contes africains constituent à n’en point douter une source inépuisable de sagesse. Et c’est justement pour faire revivre cette sagesse transmise par l’oralité africaine que le Centre culturel africain du Maroc a initié cette soirée de contes africains qui se veut un rendez-vous mensuel. Selon Daniella qui a d’ailleurs tenu le rôle de Békan, la moralité de ce conte ivoirien, « c’est qu’il faut éviter de faire des compromis dans la vie ».

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

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